Les finances municipales gérées au jour le jour

By on juin 15, 2009

Le maire de Soisy se targue, depuis toujours, d’une gestion des finances communales rigoureuse et il n’y a eu personne, jusqu’ici, pour le contredire. Las ! Est-ce le fait de l’usure en attaquant le troisième mandat ou est-ce l’effet d’un profond désarroi face à la crise financière ? Toujours est-il que, depuis décembre dernier, cette réputation est sérieusement ébranlée. Pas besoin d’être expert-comptable pour le constater, il suffit de suivre un peu attentivement les séances publiques du conseil municipal.

Lors du conseil municipal du 18 décembre dernier, les conseillers ont eu à se prononcer sur une question rajoutée à la dernière minute : « Projet d’acquisition d’un bien immobilier sis 2 rue Carnot — Indemnité de dédit ». La raison ? C’est que le maire avait négocié au début de l’été avec le propriétaire l’acquisition de cet immeuble pour 850.000 euros mais que, trois mois après, il s’est aperçu qu’il y avait une crise financière mondiale qui entraînait une chute des prix de l’immobilier. Pour quelqu’un qui ne cesse de mettre les finances au cœur de ses préoccupations, c’est quand même faire preuve d’un manque de jugement peu commun que de n’avoir pas compris que la crise des subprimes aux Etats-Unis de juillet 2007 allait rapidement avoir des effets en Europe ! Du coup, les conseillers de la majorité ont dû voter une indemnité de dédit de 45.000 euros. 45.000 euros de perte sèche à cause d’une erreur d’appréciation du maire !

Mais ce n’est que la partie la plus visible de l’iceberg : tétanisé par la crise qui se concrétise à Soisy par le report de la décision d’achat par Kaufman & Broad des terrains en centre-ville (et donc des recettes qui allaient avec), le maire décide à l’automne de diviser par 2 le budget d’investissement 2009, avec en plus la suppression des budgets pour la cérémonie des vœux et pour la Fête de la musique. Pour que de telles extrémités deviennent nécessaires, il fallait que les finances municipales aient été déjà bien mal en point même avant la crise !

Puis, mars 2009, retournement de situation : le plan de relance de Sarkozy est passé par là, et, pour pouvoir bénéficier des dispositions de ce plan (remboursement anticipé de TVA sous réserve d’investissements 2009 supérieurs à la moyenne des années précédentes), M. Strehaiano décide subitement d’un plan de 4,4 M€, dont 3,9 M€ financés par emprunt !

Si encore ce plan était destiné à de réels investissements pourvoyeurs d’emplois, pourquoi pas ? Mais non, il ne s’agit que de projets d’acquisitions immobilières, peut-être revendues (à perte ?) en 2010, sans que le conseil municipal sache quoi que ce soit de ces projets. Pour l’instant, ce ne sont donc que des transferts financiers entre différents comptes suivant des procédures hasardeuses, exactement ce qui a précipité la finance mondiale dans le gouffre et que M. Strehaiano reproduit à Soisy.

Tribune d’expression publiée en juin 2009 dans le n°139 du Soisy Magazine.

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