Rythmes scolaires, ou l’échec annoncé d’une consultation

By on décembre 26, 2014

Après avoir freiné la mise en place de la réforme durant de nombreux mois, annoncé qu’il ne l’appliquerait pas et avoir fini par être rappelé à l’ordre par le Ministère de l’Education nationale, Luc Strehaiano a dû, dans l’urgence, procéder à l’organisation des nouveaux rythmes scolaires dans les écoles de la ville. Il a, pour cela, mobilisé son personnel, contraint sur quelques semaines de matérialiser une rentrée pour le moins périlleuse et attendue.

10.000€ de consultation… pour rien !

Pourquoi tant de frénésie de dernière minute, alors qu’une consultation « large » avait été menée plusieurs mois plus tôt, impliquant longuement et bénévolement les acteurs directement concernés : personnels des écoles, des mairies, parents d’élèves, associations? Cette consultation, menée par la ligue de l’enseignement et payée par la ville (10.000 euros) avait abouti à la production d’une synthèse aux résultats rigoureux mais extrêmement détaillés, laissant la porte ouverte à de nombreuses interprétations et mises en pratique. Le Maire a donc tranché en plaçant les temps d’activités périscolaires (TAP) de 8h30 à 9h15, option parmi d’autres, pourtant retoquée par de nombreux enseignants et parents d’élèves, dénonçant la difficulté des apprentissages matinaux dans ces conditions. Dans le même temps, d’autres communes de la même circonscription scolaire choisissaient l’option des TAP en fin d’après-midi, voire même regroupés en deux fois 1h30 hebdomadaire.

Un « coup » de communication raté

À quoi servent donc 10.000 euros et tout ce temps investi, si on multiplie les consultations sans en tenir compte? À rien ou bien si, à  faire croire que l’on a été un grand « démocrate » et réussir un coup de communication en pleine période d’élection municipale… Les consultés eux (qui n’étaient pas payés) s’en souviennent encore et ressortent de l’expérience plutôt écœurés : tout ça pour ça! Dans le même ordre d’idée, le rapport final de la ligue de l’enseignement n’a été publié officiellement que le 24 juin dernier, soit bien plus tard que la prise de décision, ce qui interroge sur les conditions de transparence pratiquées.

Les TAP, bientôt payants ?

Dans un contexte d’économie budgétaire, l’État pérennise pourtant son aide aux communes pour la mise en place de ces activités sur l’année 2015-2016. Pour autant, des représentants de la mairie informent d’ores et déjà dans les écoles de la probabilité de les rendre payantes, aux seuls frais des familles concernées. Alors que tous financent une ville fleurie labellisée quatre fleurs, l’équilibre de nos enfants, qui, eux, sont notre avenir, ne reposerait que sur quelques-uns? Voilà une curieuse vision du collectif!

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